Quand tu décides de porter des chaussures adaptées à la pluie…

Et qu’elles te lâchent, au portail de l’école…et que ta fille lache un petit rire…et que t’as juste envie de la gifler mais que tu peux pas…

Je me suis alors retrouvé dans une situation où mon cerveau même ne pouvait connecter la réalité du moment aux solutions possibles…

Marcher pieds nus…ou m’arrêter…

 je me suis alors arrêté, ma fille s’est occupé du reste. 

Et en attendant le chauffeur toujours dans les embouteillages, l’expérience fut des plus agréables, des plus banales peut-être, mais tellement rafraîchissante par les temps qui courent …

Face à l’école , une boutique…après quelques pas de canard, un rasta, patron d’un petit Tangana amélioré, lunettes Ray Bandit, cigarettes entre 2 doigts, me propose de m’emmener les chaussures chez le cordonnier du coin… le chauffeur arrive, je ne pourrai pas le faire attendre… je le remercie tout de même pour sa gentille attention…Il recommence à pleuvoir, il me propose de me mettre à l’abri, sous son parasols. Je me pose alors, et puisque je n’ai rien à faire, j’observe. 

Mon esprit vogue, mais pas loin, juste à côté, bercé par les notes de musique, du reggae de Jamaïque, les installations sont relativement précaires, mais la sono, elle, donne bien…

Face à moi, un homme hurle, il hurle à s’étouffer, il parle à qui? Personne et tout le monde à la fois, dans l’indifférence totale des conducteurs qui eux, cherchent à s’extirper des embouteillages légendaires de Babi…

Bref, 

Il prêche la bonne parole, bible à la main, parle de Jesus…

Moi, à côté, je suis posée, chapelet à la main, voile sur la tête, répondant au « Salamou Aleykoum «  d’un client de la boutique qui passe, tout cela sur fond de reggae, au volume assez fort pour couvrir la voix du pasteur…

L’illustration parfaite de l’acceptation de l’autre. L’illustration parfaite du fait qu’il faut du tout, pour faire un monde. Un petit périmètre, 3 cultures, 3 identités, 3 croyances, 3 idéologies, et pourtant on se côtoie, on se sourit, on s’entre aide…au delà de toutes nos différences. 

L’Afrique est si belle! 

Au milieu de toutes ces personnes différentes, je me sens pourtant en phase avec moi même et bien chez moi, entre le reggae fort de mon hôte rasta qui m’a généreusement proposé un abri, le pasteur qui a finit par trouver un auditoire (nous, à l’abri) et qui nous a parlé de Moise, des sentences réservées aux voleurs et du sens du pardon prôné par Jesus… 

La diversité est une normalité, pas un problème…

La différence est une force, pas une faiblesse…

Chacun a sa place sur cette terre, le rasta, la ‘’hadja’’ , le pasteur, l’animiste, l’athée…

Contentons nous de vivre notre vie, le monde est assez vaste pour tout le monde, notre cœur devrait l’être tout autant…

Laissons à Dieu le soin de s’occuper des autres…

Car, au delà de tout, Il a rendu toute vie humaine sacrée…

Category
Tags
No Tag

One response

  1. Nicole dit :

    Le goût de lire retrouvé dans ce texte.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *