Vivre, mourir, des sourires, des rires, un regard pétillant ou gris, passer de la voix au silence éternel, passer de cette énergie, de ces belles énergies à cette vie totalement inconnue, ce mystère…nous sommes poussière, nous redeviendrons poussière, nous avons vécu, nous serons le néant, avant de revivre…revivre pour vivre l’éternel, revivre pour revivre son passé, revivre pour revoir, revivre pour renaître, pour la fortune ou l’infortune, pour là sérénité ou les remords, l’exaltation ou ce cri de détresse, quand le seul choix est de passer ce chemin, est de franchir cette porte, de faire face à soi, et de ne s’en prendre qu’à soi, ou son âme, son cœur? Leur en vouloir de n’avoir pas saisi cette lumière qui s’était offerte à eux, leur en vouloir de ne pas avoir assez suivi cette voix de la raison qui leur soufflait si souvent que cette voie, ces choix, n’étaient pas les meilleurs, une voix qui avait fini par s’éteindre, à force de hurler, dans le vide…
Poussière, nous redeviendrons poussière, et là, tout en haut, les larmes coulerons, peut-être cette eau, du sein de cette personne qui nous a tant aimé arrosera cette terre qui nous a accueilli, nous a pris dans ses bras, pour ne faire plus qu’un. Ces larmes couleront sur les joues de cette personne qui nous a tant chéri, cette goutte d’eau tombera peut-être sur terre, qui la partagera avec nous… la bas tout en haut, il y aura du soleil, il fera peut-être chaud, peut-être un peu frais, mais là bas tout en haut, tout sera si calme…si paisible… des oiseaux ça et la, une petite brise, de temps en temps. La bas tout en haut, tout sera si silencieux, des hommes, ça et là, assis, eux aussi, conversant avec d’autres, d’autres soumis au même silence, mais là haut, c’est le cœur qui parle, on se parle sans mots, on se parle en silence, on se sent, on se vit l’un et l’autre. Tout en haut, dans cet ultime destination, la vie apparaît sous son vrai jour, pour les doués d’intelligence. Tout en haut, quand les conversations se tiennent en silence, avec soi ou avec l’autre tout en bas, toutes ces choses que les gens restés dehors, la tête enfoncée dans la Dounia vivent ou font vivre à leurs semblables deviennent aussi insignifiantes que ces feuilles mortes entassées un matin frais d’automne, elles deviennent aussi futiles que ce petit caillou qui ne saurait entraver aucun chemin, elles deviennent aussi légère que la poussière, et dans une sorte d’inspiration, on les verrait presque, ces choses, se laisser emporter par la petite brise, qui caresse le visage de ceux qui conversent en silence. C’est un monde si profond, la bas là tout en haut, pour qui se laisse toucher par l’instant, par ce symbole du temps qui s’est arrêté pour tous ceux qui se reposent tout en bas, et qui, pourtant, eux aussi, ont eu peut-être ces mêmes conversations, avec d’autres qui les ont précédés.
Nous ne sommes sûrs de rien…nous ne savons pas comment se déroulera le scénario de notre existence, mais il y a une vérité absolue, celle de ce rendez-vous avec nous, avec les autres, et avec les autres, celle de notre rendez-vous avec notre passé et notre avenir, celle de notre rendez-vous avec l’éternité, celle de notre rendez-vous avec l’Eternel.
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