Promenade sur notre belle corniche, si belle, verdoyante, vue imprenable sur le bel océan, coucher de soleil renversant, de loin, le monument de la renaissance dans toute sa splendeur. Un si beau tableau, et à gauche, comme pour casser l’ambiance, des murs « indisciplinement » tagués : lingstar par ci, lingstar par là ! Partout, on ne voit que lui, dans tout Dakar, c’est qui ce lingstar ? Et comme si ça ne suffisait pas, les pro-politiques en rajoutent avec des slogans aussi engagés les uns que les autres. Mais vraimeeeennt ! On est ou là ?
Pourquoi ne peut-on pas avoir une ville propre ? Digne de ce nom ? Partout, sur tous les beaux chantiers mis en œuvre, les ponts, les corniches les nouvelles routes, l’empreinte du laxisme sénégalais y est et y demeure indélébile. N’est il pas temps qu’on fasse un mea culpa, qu’on arrête d’accuser l’état pour un oui ou pour un non et qu’on accepte nous aussi nos faiblesses et nos fautes ? Qu’on mette en pratique cette citation historique : ne pas nous demander ce que le pays peut faire pour nous, mais plutôt, ce que NOUS nous pouvons faire pour le pays. Comment peut on avoir le cœur à enlaidir ce que les autorités responsables s’efforcent à embellir ? Ne sommes-nous pas conscients que c’est notre argent, nous contribuable, qui est utilisé pour toute la communauté ? Ne sommes nous pas conscients que nous sommes justement en communauté en que nous devons toujours penser en « NOUS » et non en « MOI » ? Mais non, le sénégalais a la fâcheuse habitude de ne penser qu’à LUI, dans tout ce qu’il fait. J’ai un baptême, un mariage, un thiant, un gannalè ou un décès, je me permets de barrer la route et personne ne pourra passer. Ils n’ont qu’à se débrouiller, faire le tour, nioo kham. Les gens ne dormiront pas, ce n’est pas mon problème, les malades et les bébés ne se reposeront pas, I don’t care ! Au nom de quoi ? En est on arrivé à oublier la fameuse notion de « AKH » ? c’est-à-dire le préjudice qu’on peut causer à son prochain ? Dans la circulation, c’est chacun pour soi, Dieu pour tous. On se débrouille comme on peut, personne ne respecte les priorités, personne n’est rigoureux, personne ne pense aux intérêts de la communauté. Non, je suis pressé, plus pressé que tout le monde, je dois coute que coute passer. C’est ainsi que le car t’attaque de droite, le camion de gauche, et le taxi qui semble avoir « parcoeurisè » le célèbre « time is money » freine sans crier gare et te lance que tu dois respecter la distance réglementaire alors qu’il lui a juste suffi d’apercevoir un semblant de signe d’un potentiel client, qu’il a bifurqué à droite sans même clignoter, si brusquement que tu en perds le souffle.
Le laxisme sénégalais est si présent dans notre quotidien qu’il en est devenu normal. Un petit incident économique, une demande plus forte que l’offre, et les prix flambent. Les apprentis car rapides augmentent leurs tarifs, le taximan manque de t’écraser les orteils quand tu lui proposes le tarif normal hier, qui ne l’est plus aujourd’hui; il ne prend même pas le temps de répondre: sa réponse, c’est la vitesse qu’il enclenche et le coup d’accélérateur qui s’en suit. Au marché, nos mamans souffrent. Ceux qui sont en position de force profitent de leur avantage pour s’enrichir, et nous les pauvres, nous appauvrissons ; et ce phénomène est aussi valable pour l’immobilier. De petits poulaillers qui servent d’appartements à des prix qui vous arrachent des larmes de rage tellement on se sent impuissant devant ce capitalisme exagéré et abusé.
Et l’état des routes ? En revenant de Thiaroye, nous sommes tombés en pleine autoroute sur des bouches d’égouts très mal nivelés qui ont failli nous « peter » nos amortisseurs ; et nos roues, n’en parlons même pas.
Et que dire de la sage femme qui vous jette un regard limite dédaigneux, vous faisant comprendre qu’elle a vu pire et que vous devez attendre votre tour ? Et pire, qui prend tout son temps. Le vigile qui vous tutoie, ignorant la règle première de bonne conduite qui consiste à enlever ses « noirs fumés » quand on parle aux gens et qui se prend pour le maitre des lieux (surtout dans les hôpitaux). Et c’est dans ces mêmes hôpitaux qu’une bonne femme peut prendre la liberté de frapper à la porte de chambre, d’ouvrir sans même attendre le « entrez » et de te proposer des robes de « sambre ». C’est totalement AHURISSANT.
Pour résumer la situation, on dira que le Sénégal est en panne de savoir vivre, de rigueur, de discipline et surtout, d’esprit d’équipe… Le NOUS n’existe pas, c’est le MOI qui prime.
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bon blog rien à dire, je suis completement d’accord !