Je passe devant les boutiques…Et vois toutes ces lumières, qui brillent, brillent… ! Et, aux vitrines, exposées, les belles, si belles robes, si belles que mon regard s’y attache, instinctivement. Mais, je passe, sans m’arrêter, sans entrer, comme je faisais il y a peut-être 10 ans, pour demander combien elle coutait, et même, qui sait, la prendre…
Ah ! La maturité ! Son meilleur baromètre est sans doute ce côté puérile qu’on perd, qui faisait qu’on se préparait pour « 24 ak 31 », au moins 1 mois et demi avant. On osait alors les robes ultra courtes, les jupes ultra fendues, les talons ultra hauts, les maquillages ultra chargés. Eh oui ! On était jeunes, avec « toute la vie devant nous » !. Je me rappelle encore, ces chaussures mi- training, mi- sandales, que j’avais mises avec cette jupe bleu de nuit fendue jusqu’aux hanches qui laissait entrevoir un petit short incorporé que j’avais achetée à Chicago sport. J’avais mis une chemise en dentelle noire strechèe. Je revoie la photo. J’étais si mince ! Ça fait au moins 14 ans. A cette époque, nous organisions nous-mêmes nos réveillons, toutes excitées à l’idée d’y croiser notre prétendant du moment, qui nous plaisait, mais à qui on faisait du « diay Nekh* », à coups de « je vais réfléchir », en réponse à cette lettre qu’il nous avait envoyée par le biais d’une copine. Je me rappelle les slows, quand le DJ tamisait les lumières, et mettait le mythique « I swear, by the moon and the stars in the sky !!! » et qu’on jetait un regard en biais à ce prétendant qui s’approchait et nous tendait le bras. Le moment idéal pour lui pour nous demander si finalement on avait réfléchi. Et que nous, timidement, on hochait la tête et disait, « j’accepte ». Et lui, téméraire, profitant de l’obscurité ambiante et de cette position « corps à corps », il nous disait « donne-moi la preuve ». En vierge effarouchée, on lui faisait un smack ultra rapide…Lui, était aux anges…pour lui, c’était parti alors pour 1 semaine sans brossage de dents, le cœur et le corps palpitants (on est loin de cette époque où les filles avaient encore de la valeur aux yeux des garçons, quand un tout petit bisou faisait l’effet d’un électrochoc! En guise de conso, il y avait ces fameux beignets de crevettes qui ressemblaient à des chips, et qui aspiraient nos langues, accompagnées de sauce rouge pimentée. . Assis, on voyait le DJ qui empruntait un stylo, histoire de « reculer » la cassette.
Cinq ans plus tard, la technologie avait évoluée, et nous aussi, d’ailleurs, les robes étaient plus habillées, les maquillages moins chargées, mais toujours pas de mari. Je me rappelle ces virées nocturnes, entre copines. Notre particularité commune, nous étions toutes « sooyes** », mais à mourir !!! Pourtant, nous n’étions pas moches, bien au contraire ! Mais, comme par hasard, la nature attendait toujours ces moments cruciaux comme « 24 et 31 », Saint Valentin, anniversaire, pour nous rendre célibataires, sans autres choix que de nous tenir compagnie, et de nous prouver à nous même qu’avec ou sans cavalier, nos soirées resteraient inoubliables. Nous avons quand même gagné ces paris, dans le bon sens, quelque fois, et dans le mauvais sens, très souvent, surtout quand notre petit ami nous fait croire qu’il dine chez des « potes », et nous appellera juste après le Gong de minuit pour qu’on aille en boite et qu’on le croise, au moment du diner, à l’entrée du même resto que celui qu’on avait choisi avec les copines, accompagnée d’une très mauvaise copie de « Beyonce ».
10 ans plus tard, on se retrouve entre famille, et belle famille, deux petits anges et leurs cousins et cousines, qui crient à nous percer les tympans. A côté de nous, notre chéri. Et nous, on porte, cette robe qu’on avait achetée lors d’un voyage, et qu’on n’avait pas encore eu l’occasion de porter…Et, j’oubliais, le maquillage très léger, juste ce qu’il faut !
*Se faire désirer
**Sans cavalier
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