Equilibre…

Equilibre…Equilibre, me chuchote mon inconscient….
La petite voix de mon moi profond me challenge. Il faut le trouver, cet équilibre, il faut y arriver, pour survivre, psychologiquement, moralement, physiquement, spirituellement… Que faire ? Renoncer ou continuer ? Abandonner ou garder le même cap ? Que faire ? Je ne sais pas.

Je me sens fatiguée, mes idées s’embrouillent, peu à peu, je replonge dans un sommeil sans rêves. Un sommeil profond, tel un gouffre étroit, qui m’attire, irrésistiblement. Morphée me tient dans ses bras, et me sert très fort. Peu à peu, les rayons chaleureux du soleil me font émerger de ce cocon si reposant. J’ouvre doucement les yeux, et je le vois. Ce sourire, ce regard doux. Il ne dit rien. Il se contente de sourire. Je souris. Ces voix, qui, à elles seules, brisent toute tristesse, toute crainte en moi, je les entends…Je suis si heureuse ! Mes enfants, mes trois petits anges dont ALLAH, par sa grâce infinie, m’a fait grâce. Je les voie, ils sont si heureux de me voir ! « Mamaannn », et je pleure. Les larmes coulent, je ne peux pas les retenir. « Maman, pourquoi tu pleures ? » me dit ma fille, et, doucement, elle essuie mes larmes, et m’embrasse. Du haut de son âge innocent, elle ne comprend pas. Elle est juste contente de me voir, et triste de voir mes larmes ; ces larmes qui coulent, coulent, et qui sont à l’image de tous ces doutes, ces questions, ces remords, ces regrets, qui n’arrêtent pas de s’entrechoquer, dans mon esprit. Mon fils, lui, veut me rejoindre, sur le lit. Son père le soulève. Il m’embrasse, sur la joue. Il rit, je rie, je pleure. Ma mère, à côté de moi, pleure aussi. Elle ne me comprend que trop bien…Elle aussi, s’était absentée tellement de fois ! On ne la voyait que le soir. Mon père était parti sur la pointe des pieds, un vendredi de décembre. Il s’était éteint. Elle, n’avait alors pas d’autre choix que de se tuer à la tâche, pour notre survie. Nous n’avions jamais manqué de rien, mais nous avions manqué d’une mère, et évidemment, d’un père aussi. Mais, pour elle, le choix n’était même pas un choix. Elle n’avait pas le choix. C’était sa présence, ou notre survie. Elle est ma mère, mais, au fond, ce lien, cette complicité entre une mère et sa fille, n’ont jamais vraiment existé. Je l’aime, elle est ancrée en moi, mais entre nous, il n’y a jamais eu de véritable fusion, parcequ’elle n’était jamais là. Aujourd’hui, je ne lui en veux pas, mais, la vie m’a poussé moi aussi, à faire comme elle. Et à qui la faute, finalement?

Engrenage…

Depuis enfant, on ne nous laisse pas le choix. On doit étudier, se battre, pour « ramener de bonnes notes », se battre, pour gravir les échelons, un à un. Toute notre enfance, toute notre jeunesse, on la consacre aux études. Rétrospectivement, je me rends compte que j’ai étudié durant 22 ans. 22 ans, dans la vie d’une personne, c’est tellement « beaucoup » ! Durant 22 ans, j’ai accumulé les « admise en classe supérieure », les « compositions », les « devoirs », les « contrôles », les « examens blancs », les « examens » tout court. Durant 22 ans, j’en ai passé des nuits blanches, à appréhender les coups de « cravache », ce serpent noir que l’on redoutait tant. Durant 22 ans, j’ai passé des nuits blanches à réviser, à broyer du noir, à redouter la « rencontre parents-professeurs » du lendemain, en me demandant ce que « la prof d’anglais », qui me déteste tant, va dire à ma mère, si sévère. Durant 22 ans, j’ai passé des nuits blanches à redouter le BFEM, puis, cet examen qui détient la PALME DU STRESS, le BAC. C’était un 15 JUIN. Notre professeur de philo le répétait tous les jours « le 15 JUIN ». Le 14 juin, je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Non, je ne révisais pas, je ne pouvais plus. Mon esprit était saturé. J’angoissais, j’étais dans l’incapacité d’assimiler, encore moins comprendre, la notion de « LIBERTE ». Manque de chance, le sujet porta sur « LA LIBERTE ». Talisman, « Saafara » (eau bénite), tout nous accompagnait, pour faire face au redoutable BAC. Non, on ne devait serrer la main à personne, avant de commencer les épreuves. Ah ! Que de souvenirs ! Le BAC, j’eus la chance de le remporter. Déceptions suivirent cette étape. Nous pensions tous qu’après ce fameux BAC, nous nous reposerions. Non, les années de Fac et de formation s’avérèrent particulièrement traumatisantes. Mais, je tins bon entre les cours en amphi (où on été obligés de venir des heures avant, pour espérer avoir une place assise), les groupes de travail, les Travaux dirigés, les études de cas, les projets, les mémoires de stage, et LA SOUTENANCE. Je tenais bon, en espérant que les choses changeraient quand j’aurais trouvé du travail. Mais, je n’avais pas pris en compte en paramètre essentiel : Les études de cas et autres exercices étaient fictifs. Me tromper n’aurait engagé que ma note. Au travail, se tromper, c’est engager le destin de l’entreprise.

 

 Mais on aura au moins réussi à faire plaisir à nos parents: toutes les femmes finissent à tous les coups PDG, Présidente Directrice Générale de leur propre existence…

 

Instinct de survie…

En entreprise, en plus de gérer la dimension professionnelle, je me devais de gérer la dimension humaine de tout mon environnement. Mais, au final, j’ai fini par m’adapter. Entre temps, je me suis mariée, j’ai eu des enfants. Le problème fondamental, quand on est une femme, mariée, avec des enfants, et que l’on travaille, c’est que l’on n’est jamais assez préparée, psychologiquement, à faire face à toutes ses filiales de notre propre vie : Notre relation avec Dieu , nous même, notre époux, nos enfants, notre couple, notre maison, notre foyer, notre travail, nos parents, notre propre famille, celle notre mari, , et hypothétiquement, nos ami(es). Mais on aura au moins réussi à faire plaisir à nos parents: toutes les femmes finissent à tous les coups PDG, Présidente Directrice Générale de leur propre existence….

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One response

  1. Aminata dit :

    Magnifique, merci pour avoir eu le plaisir de la lecture à nouveau. Toujours hâte pour la prochaine publication car cela finit par devenir comme une série télévisée où la fin nous laisse haletant.

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